Qu’apprend-on dans un cours de dentelle aux fuseaux?
Apprentissage des points de base de dentelle aux fuseaux :
la dentelle se réalise à partir de 2 mouvements qui combinés entre eux de façons différentes donnent les points de dentelle. Comme tout apprentissage, il faut les répéter longtemps sans se décourager afin qu’ils deviennent automatiques. Un beau ça arrive enfin, pour certain c’est plus rapide que d’autres, mais je vous assure un jour vous faite de la dentelle comme vous marcher, c’est-à-dire sans réfléchir quel pied poser devant.
Démarrer une dentelle aux fuseaux :
bien commencer une dentelle est très important, si vous avez bien préparé votre travail cela ne devrait pas poser de problème. Mais démarrer une dentelle peut prendre du temps, mais il ne faut pas précipiter cette étape.
Remplir ses fuseaux :
cela peut vous paraître négligeable, mais détrompez vous, c’est très important. Il faut bobiner votre fil dans le bon sens, apprendre à faire le nœud de tête, ainsi votre fil se déroulera correctement lors de votre travail, et grâce à un nœud de tête bien fait, votre fil tiendra bien sur votre fuseau. Quoi de plus désagréable qu’un fil qui ne tient pas en place sur le fuseau, ou bien un fil qui reste coincé et ne veut plus se dérouler.
Finir une dentelle :
Après le démarrage, la finition est une étape difficile. C’est là que se réalisent les apponçages, étapes qui consistent à assembler deux bouts de dentelle soit pour fermer un napperon, soit pour unir des parties distinctes. Il y a plusieurs méthodes, qu’il est intéressant de connaître, et qui seront appliquées selon la situation. Il faut savoir que pour finir une dentelle on peut nouer, mais plus le fil est gros et plus les nœuds seront gros, et donc pas la meilleure solution. Une finition mal réalisée peut gâcher le travail de plusieurs semaines.
Lire un carton de dentellière :
le carton est le support sur lequel la dentelle va être réalisée. Au départ il était effectivement reproduit sur un carton à l’encre de Chine. Certains puristes l’utilisent encore, vous en trouverez sous la dénomination “carte de Lyon” . Aujourd’hui nombre d’entre nous utilisent la photocopie. C’est un outil formidable car il permet d’agrandir et ou de réduire nos modèles en fonction de la grosseur du fil que nous allons utiliser. Il existe d’ailleurs des tableaux comparatifs avec des pourcentages, exemple vous avez un modèle qui se réalise avec du lin de grosseur 30/2, mais le fil que vous avez est du 60/3, il est donc plus fin, il faudra réduire votre dessin d’environ 50%. Sur votre carton les points à réaliser sont dessinés de façons schématiques avec parfois des symboles, et des parties noircies, d’autres hachurées. Des traits plus ou moins épais, des points, qui en principe, représentent l’emplacement des épingles. Petit à petit tout cela deviendra clair à force de pratique.
Dessiner un carton pour faire de la dentelle :
c’est fréquent que l’on apprenne à dessiner ses cartons lorsque l’on sait bien faire de la dentelle. D’une part parce que l’on sait lire un carton, parce que l’on connaît le cheminement des fils, et que l’on maîtrise un grand nombre de points. D’autre part, le dessin d’un carton est souvent un travail rigoureux, il faut souvent réaliser des échantillons pour vérifier si les enchaînements de points fonctionnent, vérifier si l’effet escompté est là. La photocopieuse est là aussi pour nous aider, car il est possible d’agrandir au maximum les points afin qu’ils soient plus précis. Une fois fini, il n’y a plus qu’à le mettre à la bonne échelle.
Comment préparer son carton de dentellière :
C’est peut-être la partie la plus facile, car une fois qu’il est à la bonne échelle, il suffit de coller dessus un plastique transparent, de le renforcer avec une cartonnette en dessous, et de l’épingler sur votre carreau. La seule difficulté peut être c’est lorsqu’il faut assembler plusieurs morceaux, il faut bien prendre garde que les jointures ne masquent pas des points, qu’elles soient à la bonne hauteur.
Travail de préparation à la réalisation de la dentelle (étude préparatoire du carton, du cheminement des fils) :
selon la dentelle que vous aurez à réaliser il faudra passer par cette étape. Cela consiste, en agrandissant votre modèle, à simuler le passage de vos fils à l’aide de feutres ou de crayons en couleurs, identifier là où vous devrez ajouter ou retirer des fuseaux. Lorsque le nombre de fuseaux nécessaires n’est pas indiqué, cette opération vous permettra de le déterminer. Cela vous permettra aussi d’appréhender les difficultés, de leurs trouver des solutions, et pourquoi pas d’adapter votre réalisation selon vos préférences, votre sensibilités, votre niveau de pratique.
Apprendre à faire des échantillons de dentelle aux fuseaux :
Le travail de préparation ainsi que la conception de carton nécessitent parfois la réalisation d’échantillons. Ils permettent de vérifier par exemple si vous utilisez bien la bonne grosseur de fil, de vérifier si ce qui est dessiné est réalisable, si vous avez bien compris le cheminement de fil. Cela peut être utile, car si vous faites des essais sur un travail, qu’il vous faut faire et défaire afin d’arriver au résultat que vous souhaitez, votre fil n’apprécie sans doute pas d’être maltraité à ce point.
Déterminer la grosseur du fil à utiliser pour faire de la dentelle aux fuseaux :
Souvent le fil devant être utilisé pour réaliser une dentelle est écrit sur votre carton. Coton, lin, soie, et sa grosseur. En général, plus le titrage du fil est gros, plus le fil est fin. Mais les titrages ne sont évidemment pas les mêmes qu’il s’agisse de soie, de coton ou de lin. Et d’une marque à l’autre il peut y avoir aussi des différences.
Vous l’avez compris, l’apprentissage de la dentelle est riche et varié, mais vous pouvez très bien vouloir faire de la dentelle sans jamais vouloir apprendre à dessiner, ou inversement apprendre à faire des cartons sans savoir faire de la dentelle. Lorsque la dentelle était une industrie, chacune de ces étapes était réalisée par des personnes spécialement formées pour ça. En général, c’étaient les hommes qui dessinaient la dentelle. Ensuite une dame était employée à distribuer les cartons aux dentellières, mais attention, elles n’avaient pas toute la dentelle à réaliser, de peur qu’elle revende à son compte la dentelle. Les morceaux de dentelle étaient ensuite “récoltés” puis ramenés à l’usine où les apponceuses assemblaient tous les morceaux. Les dentellières étaient payées ou non, en fonction de la qualité du travail rendu, et si possible du même poids que le fil fourni au départ. Autant dire qu’elles ne gagnaient pas beaucoup d’argent.
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