Je me présente, je m’appelle Isabelle, je suis dentellière et infographiste.
Je suis passionnée par la dentelle et l’informatique depuis mon adolescence.
Pour ce qui est de la dentelle aux fuseaux :
C'est lors d'un Noël que j'ai reçu le livre "La dentellière d'Alençon" de Janine Montupet. L'été suivant, mes parents nous ont emmenés en vacances, mon frère et moi, dans les alentours du Puy en Velay. Nous avons visité la ville et je suis tombée en admiration sur les dentelles aux fuseaux. J'ai été déçue de ne pas faire les initiations proposées (sûrement une dépense hors du budget des vacances ). Frustrée, je me suis alors promis qu'un jour j'en ferai !
Et faute de mieux, j'ai alors acheté la suite de la "dentellière d'Alençon", "Judith-Rose".
En 2001
Je me suis alors débrouillée pour me procurer du matériel auprès de la mercerie de mon quartier. J’ai fabriqué mon premier carreau en suivant les explications contenues dans le livre.
J’ai appris toute seule les premiers points tant bien que mal. À l’époque je n’avais pas accès à internet, il fallait se débrouiller comme on pouvait.
J’ai arrêté quelques temps, puis lors d’un marché de Noël, j’ai rencontré une dame qui faisait de la broderie de Lunéville. J’ai discuté avec elle, je lui ai parlé de ma passion pour la dentelle aux fuseaux.
Elle m’a dit de revenir le lendemain, elle aurait un contact à me donner :
Mme Andrieu, Dentellière à Briançon.
J’ai téléphoné à cette dame. Je crois que je me serais débrouillée pour aller de temps en temps à Briançon pour prendre des cours avec elle. Mais elle m’a informée qu’une de ses élèves donnait des cours à quelques kilomètres de chez moi. Youpi!! Quelle chance !
On était aux alentours de Noël 2004, j’ai alors contacté l’élève de Mme Andrieu.
Les années ont passé.
Je me suis alors tournée vers l’informatique, mon autre passion, mettant de côté la dentelle pour un futur où je pourrai être maîtresse de mes rêves.
En 1992
Lors de ma première grossesse, j’ai découvert par hasard un livre, paru récemment, pour apprendre la dentelle , “la dentelle aux fuseaux” de Lysiane Brulet.
J’ai noté les références, et ce n’est qu’en 2001 que j’ai acheté ce livre.
En janvier 2005
Je prenais la route les mardis soir pour mes premiers cours de dentelle aux fuseaux.
J’y suis allée quelques années et j’ai appris beaucoup de choses. J’ai vite progressé.
Ensuite.
Il me paraissait évident qu’il fallait transmettre et faire revivre cet art.
J’ai alors commencé les expositions artisanales, et j’ai monté, en 2007, mon premier atelier de dentelle aux fuseaux pour initier les passionnés comme moi, au sein d’une association.
Je me suis rendue compte que toute seule j’aurai du mal à progresser. J’ai alors commencé à prendre des cours par correspondance (j’en prends toujours aujourd’hui), avec dans un coin de ma tête l’idée de passer le CAP Art de la Dentelle un jour.
En 2018
L’occasion s’est présentée, et j’ai monté ce projet, j’ai tout mis au garde-meuble afin de partir pour 10 mois au Puy en Velay en formation professionnelle.
J’ai loué un petit meublé. Et me voilà en septembre 2018 au Puy en Velay reprendre le chemin de l’école (le centre d’enseignement de la dentelle aux fuseaux).
J’ai donc passé le CAP art de la dentelle en juin 2019 dans un Lycée du Puy en Velay. Et j’ai réussi.
Et 2019
Voilà un rêve d’enfant qui aboutit enfin, mais il est vrai que la dentelle est une affaire de patience !
Mon rêve d’enfant est réalisé !
Je suis DENTELLIERE !!
La suite ?
Le BMA ( brevet des métiers d’art), mais j’ai le temps… Aussi je continue à prendre des cours par correspondance. Mais pas sûre d’avoir assez d’une vie pour faire le tour de tout le sujet.
Dire qu’il y a eu des centaines et des centaines de petites mains qui ont travaillé pour parer la Cour de France.
Pour faire de la dentelle qui serait vendue une fortune. Que cette profession a failli disparaître à plusieurs reprises, notamment au moment de la révolution et lors de la Première Guerre mondiale.
Et que jusqu’au milieu du XX° siècle, le métier que faisaient les dernières dentellières était considéré comme un métier de pauvre. Que sans des personnes passionnées, nous aurions oublié que ce métier avait existé et qu’il contribuait à produire des articles parmi les plus précieux.
Du coup, quelle chance, j’ai eu de pouvoir rencontrer quelques unes de ces personnes qui ont contribué à ce que l’art de la dentelle ne disparaisse pas :
Mme Françoise Monneret, dentellière passionnée et spécialiste des dentelles alpines Mr Jean-Paul Farfantoli, dentellier, originaire de Haute-Loire, habitant les Alpes depuis longtemps et qui a redécouvert la dentelle du Queyras (05) et qui, par ses études, nous permet de faire encore la dentelle aux fuseaux telle qu’elle était faite dans cette région Mme Mick Foursicot, à qui on doit beaucoup :
la création du centre d’enseignement de la dentelle aux fuseaux au Puy en Velay, sa passion pour la dentelle dès les années 70.
J’ai vraiment une chance immense d’avoir pu les rencontrer. Et quand je pense que ces gens ont eu l’immense honneur de faire renaître la dentelle, qui, sans eux, aurait été à tout jamais perdue.
Ils ont fait des recherches, visité des greniers, rencontré les dernières dentellières ayant le savoir-faire, découvert des trésors.
Alors je me dis qu’il y a peu de chance, pour nous les dentellières d’aujourd’hui, de trouver encore des dentelles disparues, des techniques oubliées, des trésors inimaginables. Il nous reste qu’à magnifier leur travail et perpétuer ce métier d’art. Notre devoir est donc de transmettre ce savoir.
Mme Françoise Monneret, dentellière passionnée et spécialiste des dentelles alpines Mr Jean-Paul Farfantoli, dentellier, originaire de Haute-Loire, habitant les Alpes depuis longtemps et qui a redécouvert la dentelle du Queyras (05) et qui, par ses études, nous permet de faire encore la dentelle aux fuseaux telle qu’elle était faite dans cette région Mme Mick Foursicot, à qui on doit beaucoup :
la création du centre d’enseignement de la dentelle aux fuseaux au Puy en Velay, sa passion pour la dentelle dès les années 70.
J’ai vraiment une chance immense d’avoir pu les rencontrer. Et quand je pense que ces gens ont eu l’immense honneur de faire renaître la dentelle, qui, sans eux, aurait été à tout jamais perdue.
Ils ont fait des recherches, visité des greniers, rencontré les dernières dentellières ayant le savoir-faire, découvert des trésors.
Alors je me dis qu’il y a peu de chance, pour nous les dentellières d’aujourd’hui, de trouver encore des dentelles disparues, des techniques oubliées, des trésors inimaginables. Il nous reste qu’à magnifier leur travail et perpétuer ce métier d’art. Notre devoir est donc de transmettre ce savoir.